52 semaines de Jonas

L'objectif était d'écrire un texte par semaine pendant un an et de l'associer avec un montage obtenu à partir de mes peintures et d'autres éléments plus ou moins en rapport avec le thème développé chaque semaine.

Cela représentait, pour moi, un double objectif :

D'une part, faire appel à une rigueur et une discipline dont je ressens parfois le besoin pour structurer un esprit capricieux, désordonné et dilettante qui peut se satisfaire d'une nonchalance béate et au bout du compte être déçu, mécontent en se laissant trop facilement enfermer dans une dévalorisation maladive, une défiance chronique et une victimisation plaintive. Pour finalement être satisfait de l'effort et heureux du résultat obtenu dont la réalisation totale n'est pas le moindre aspect.

D'autre part, regarder comment et où l'esprit vagabonde sur une période suffisamment longue et déterminée.

Un troisième objectif, imprévu, qui est à plus proprement parlé un résultat plaisant fut d'envoyer chaque semaine aux quelques personnes qui m'avaient fait le plaisir d'un « abonnement », le fruit de ce travail. Être ainsi en relation avec elles et partager mes pérégrinations fut un sourire assuré cinquante trois fois (cinquante-deux semaines plus le texte du 1° janvier).

La forme était définie. Et le contenu devait rester libre. Les thèmes abordés ne doivent qu'aux états d'âme d'être ce qu'ils sont. D'autres auraient pu se coucher sur le papier, les réserves sont fournies mais le cadre imposait l'intuition et la spontanéité, laissant de nombreux sujets sur le bord de la route.

Ensuite l'idée de regrouper ce cheminement particulier sous la forme d'un livre germa naturellement de la graine semée et le voilà maintenant, amis lecteurs, entre vos mains.

 

Jonas, deux raisons à cela.

- Jonas fuit les injonctions de son dieu. Plutôt que de faire face, d'aller annoncer à Ninive que « leur méchanceté est montée jusqu'à moi [Dieu] », il fuit vers Tarsis, espérant échapper à l'ordre divin. Alors qu'il vogue vers Tarsis, lors d'une tempête provoquée, Jonas, à sa demande, est jeté dans la mer par les marins, tous convaincus qu'il est la cause de cette tempête.

Puis il est sauvé, avalé par un grand poisson, au sein duquel il demeure trois jours et trois nuits, priant et criant vers son dieu.

« …

l'abîme me cernait.

Mais de la fosse, tu as fait remonter ma vie,

Yavhé, mon Dieu

Tandis qu'en moi, mon âme défaillait,

Je me suis souvenu de Yavhé.

... »

Dieu commanda au grand poisson de vomir Jonas sur le rivage. Il remplit alors sa mission de messager, annonçant que Ninive serait détruite à cause de sa méchanceté. Les habitants, jusqu'au roi firent pénitence et Dieu se ravisa ; Ninive fut épargnée.

« Jonas en eut un grand dépit, et il se fâcha. »

La réponse divine (pour qui est intéressé) est remarquable...

J'aime cette histoire dans laquelle, toute proportion gardée, je me reconnais.

- Ma mère qui m'a finalement appelé Jacques, voulait m'appeler Jonas...

 

Pour commander : écrire à  :  trichet.jacques.jt@gmail.com         accompagné de 28,60 €

Extrait :

 

1° janvier

L'émerveillement

Le monde est selon nos pensées conçu par Dieu ou sans dieu.

Toutefois, dans tous les cas, des points communs apparaissent. Notamment l'intelligence.

Celle bien évidement du cerveau, du mental qui analyse, comprend, invente la science pour révéler la complexité de ce monde sans se demander pourquoi il est si complexe et si apparemment ordonné.

Celle du cœur qui s'intéresse aux émotions et qui déniche parfois des bribes de l'invisible survenues de l'ordre sous-jacent.

Que l'on vive dans un univers ou dieu est absent, que l'on vive dans Sa Présence, nous possédons l'outil de l'intelligence, des deux intelligences et il n'est que de nous en servir.

Chacun observe, scrute, analyse et ressent.

Force est d'admettre que le monde est merveilleux. Il ne s'agit pas là de dire qu'il est parfait et seulement constitué d'éléments positifs qui nous feraient vivre dans une espèce d'extase permanente mais bien de constater les plus et les moins, les bonheurs et les malheurs, les joies et les souffrances que nous traversons...